lundi 31 mai 2010

Quand Cathy joue aux apprentis journalistes 2!

C'est qu'on y pendrait goût à publier des articles sur le net et à mater quotidiennement les statistiques de lectures, les origines des clics des lecteurs et bien sûr les centimes journaliers liés aux clics sur les pubs qui d'ici 270 ans devraient me permettre d'acheter une voiture et de préalablement et accessoirement me remettre à la conduite!

Quelques chiffres:

-je suis sur Suite 101 depuis le 14 mars 2010

-nombre d'articles au total publiés:55
-par catégorie:

éducation/enfants: 23
mode:6
culture:11
cuisine:5
divers:10-nombre total de pages vues au moment où j'écris ce post: 6 927 à la fin de l'écriture de ce post

-aujourd'hui j'ai une variation de - 32,91 pour cent de lectures de mes articles

-le top 10 de mes articles les plus lus est aujourd'hui:

Les tenues glamour du Festival de Cannes 2010
Le nœud est tendance!
Les jeux d'extérieur de notre enfance : origines et règles
Le sarouel, une des tendances vestimentaires de l'été 2010
Comptines et jeux de doigts
Activités manuelles avec les enfants
Les Champs-Elysées : franc succès pour Nature Capitale
Confessions et astuces des blogueuses de mode
De la morale aux règles de vie à l'école maternelle
Comptines sur le corps : les mains

Voilà, prochain compte peut-être à la fin de mon premier trimestre d'assiduité!

Quand Cathy joue aux apprentis journalistes!

Je sévis maintenant depuis plus de deux mois sur un site dénommé Suite 101, voici une petite bafoyuille explicative perso sur ce site:


"Les journalistes peinent à publier leurs articles et les aspirants-journaleux et écrivains du week-end aspirent à partager leurs rédactions. La toile leur a ouvert les portes, outre les blogs qui fleurissent un peu partout et les sites comme points communs qui offrent des espaces d'expression et de partages, des sites de publication d'articles ont vu le jour, suite101 en fait parti.

A l'origine Québécois, concept repris en Angleterre, en Allemagne,en Espagne et désormais en France, ce site se veut une "communauté d'experts" partageant leurs informations. Classés dans des rubriques et sous-rubriques (20 rubriques,400 sous-rubriques), ils peuvent aussi bien offrir une recette de cuisine, un article de géo-politique ou une analyse sociologique ou historique. Une brève biographie de l'auteur informe de l'expérience et des compétences de ce dernier, de son parcours.


Des publicités encadrent ces articles, les clics sur ces publicités permettent au site d'être rentable et aux auteurs d'être rémunérés (faiblement, environ 12 euros pour une vingtaine d'articles). Les auteurs sont ainsi payés par une partie des revenus publicitaires associés à leurs articles. Ils bénéficient du suivi et des conseils d’une équipe éditoriale professionnelle qui "flaguent" ou suspendent leurs articles si des corrections s'avèrent nécessaires: vérification des sources d'informations, articles à l'éthique contestable, mots clés qui ne sont pas en adéquation avec les articles, titre non-explicite, fautes d'orthographe,de grammaire,de ponctuation. Le site aspire à une certaine éthique et rigueur, arrivera-t-il toujours à pouvoir l'être?

Remis en question par certains membres de la communauté journalistique comme étant un miroir aux alouettes pour les journalistes, ce site n'en reste pas moins une excellente occasion de s'entrainer à écrire en bénéficiant de conseils, de trouver des informations ou d'échanger avec des auteurs sur le forum qui a encore la convivialité des sites débutants! Bonne chance à suite101 et leurs auteurs"

http://www.suite101.fr

dimanche 21 mars 2010

Audition



Comédie
du 09/02/2010 au 30/04/2010.

THEATRE EDOUARD VII
10, place Edouard VII
75009 PARIS
De Jean-Claude Carrière. Mise en scène de Bernard Murat.
Avec Jean-Pierre Marielle, Audrey Dana, Manu Payet, Roger Dumas, Hubert Saint Macary et Kim Thiriot.

Une chance d'approcher une pointure du cinéma français


Jean-Pierre Marielle, un monstre sacré du cinéma français, celui qui n'aspire pas à être un acteur "de tombola" fut nominé plus de sept fois aux césars sans injustement en avoir décroché la palme. Marielle c'est l'acteur de Calmos (1963), de Coup de torchon (1981) ou encore Tous les matins du monde (1991).

Ses rôles lui ont permis aussi bien d'incarner un chef, un banquier, un joueur de tennis, un psychiatre, un commissaire, un marquis, qu'un général ou un docteur.

C'est une stature impressionnante et une voix particulière, un visage familier des français.

L'Audition
est la trente et unième pièce de théâtre dans laquelle il joue. Il y tient le rôle d'un comédien, ce qui n'est pas une première pour lui puisque dans Les Acteurs de Betrand Blier (2000) il y incarnait son propre rôle et dans Les grand ducs (1995) de Leconte ainsi que dans La petite Lili (2003) il était déjà question de l'univers des comédiens et respéctivement du théatre et du cinéma.



La situation

Trois comédiens patientent en attendant qu'on les auditionne et qu'on leur confie un rôle. Jean-Pierre Marielle et Audrey Dana sont deux comédiens aguéris familiers de ce genre d'essais, ils en connaissent tous les pièges et les pratiques, Manu Payet par contre joue l'ingénu de la pièce qui semble échouer là presque par hasard, pris au piège d'une situation qui le dépasse mais dont il n'arrive pas à s'extraire.

le décor est sommaire: un vieil arbre de carton parait comme oublié dans un coin de la scène, les véritables câbles des rideaux du théâtre sont livrés à nos yeux tout comme l'arrière plan du plateau qui nous apparaît dans sa réalité brute.
La machinerie théâtrale se met à nue et il n'y a pas de levé de rideau, le spectateur faisant parti intégrante de la pièce.

Une multitude de chaises recouvertes de velour rouge attentent les comédiens ainsi qu'un porte-manteaux. la porte du fond donnant sur les coulisses marquera la mystérieuse frontière entre les comédiens et les décideurs, les producteurs, ceux qui choissiront les textes sur lesquels évaluer les comédiens, l'ordre dans lequel ils passeront......
Tel Charon,passeur du Styx, la belle Kim Thiriot joue le rôle de la secrétaire du "casting" qui passe sans cesse de la salle d'attente des comédiens au bureau du directeur de casting. Malgré l'apparente légèreté de la fonction et du costume, l'énergique Kim joue un rôle moins secondaire qu'il n'y paraît.



Une mise en abyme du monde théâtral


Le titre de la pièce annonce la couleur: audition il aurait pu s'agir d'une audition de témoin, d'un étudiant passant un examen ou d'une audition musicale mais le doute n'est pas permis et la scène nous confirme qu'il s'agit bien d'une "audition théâtrale". Une audition étant au cinéma ou au théâtre une séance d' essai pour un artiste dans la perspective de sa présence dans un film, une pièce.

Le procédé de la mise en abyme est un procédé fort classique et ancien que l'on retrouve au théâtre mais aussi en peinture où l'on représente une œuvre dans une œuvre de même type.


(magnifiquement illustré par Norman Rockwell (1895-1978) dans ce Triple autoportrait)

Au théâtre, qu'il s'agisse d'Illusion comique de Corneille (1635) ou plus proche de nous dans le temps de Six personnages en quête d'auteur, de Luigi Pirandello (1921), la mise en abyme interroge et destabilise la nature même de l'art qui la présente.
Une des règles fondamentales du théâtre est la vraisemblance qui justifie la "règle des trois unités" : temps/lieu/action que l'on retrouve d'ailleurs ici puisque toute la pièce se joue sur une journée, dans une salle d'attente pour une audition. Si la mise en abîme peut ne pas contredire ces trois principes, elle en bouscule néanmoins la vraissemblance, elle bouscule le spectateur en le renvoyant à la nature, à la fonction, à l'intérêt même de l'Art représenté là.

Dans l'audition la mise en abyme se fait multiple: les comédiens incarnent des comédiens avec des points communs avec leur propre réalité car on passe du plus débutant avec Manu Payet au plus expérimenté Jean-Pierre Marielle. Jean-Claude Carriere a glissé dans sa pièce des extraits de scénarios de films appartenant à la filmographie de Marielle, procédé efficace puisqu'ils emportent les rires et sourires complices de la salle. Les comédiens prennent en compte le public réel qui incarne alors le public présent dans la pièce jouée et qui en fait alors presque un personnage supplémentaire ambigue.

La complicité des deux personnages joués par Marielle et Audrey Dana semble par moment si forte et la naîveté de Manu Payet si prégnante que le texte de la pièce et le jeu des acteurs nous laissent penser qu'ils jouent à eux deux une pièce dans la pièce en se jouant du naif comédien qui devient spectateur de ce qu'il vit et non plus acteur.

Il s'agit d'une audition ou plutôt de l'avant audition, les personnages/comédiens s'entraînent donc successivement (sauf Marielle) à réciter des textes farfelus que le directeur de casting leur fait parvenir via la secrétaire. On a donc là un jeu de comédiens dans un jeu de comédiens.



En outre la mise en abyme est soulignée par la scénographie puisque le décor choisit pour la pièce n'est autre que le théâtre lui même dans toute sa réalité.


Un semblant de "Théâtre-réalité"?


le spectateur se fait voyeur d'une situation qu'il ne connait pas à moins qu'il ne soit lui même acteur, l'attente pré-audition et l'audition.

L'auteur nous livre quelques extraits de vie du quotidien de comédiens en quête d'un rôle: attente stressante avec ses semblables, traité comme un numéro parmi d'autres, jouet d'une secrétaire étourdie ou d'un directeur de casting instable, vocation si prennante qu'elle en efface sa propre vie, mélange entre la réalité et la fiction. le comédien semble ne trouver sa voix qu'à travers les mots d'un auteur, sans ces derniers il préfèrera se réfugier dans le silence comme nous le dit Marielle: "« De tous les postiches, les vêtements, qu’est-ce qu’il me reste de tout ce que j’ai porté pour mon travail ? De tous les textes que j’ai habités, car vous savez, j’ai exprimé des beautés inouïes. Et encore aujourd’hui quand j’ouvre la bouche, je parle comme un plouc alors je préfère me taire ». Vacuité d'une passion/profession qui ne fait cotoyer aux comédiens qu'une beauté illusoire et éphémère dont il ne pourra jamais être rassasié.

Une pièce baroque,absurde, surréaliste? Un questionnement sur le monde théâtral ou sur le monde?


Qu'est-ce que la vie? Un délire. Qu'est-ce que la vie? Une ombre, une illusion; et le plus grand des biens ne compte guère. Oui, toute la vie est un songe; et les songes eux-mêmes, que sont-ils? Songe!

Citation de Pedro Calderón de la Barca in la vie est un songe

Difficile de catégoriser cette pièce, mais qui le demande d'ailleurs....Pour moi elle fait autant écho à Corneille, Claudel,Calderon que Beckett. Elle glisse des blasons de théâtre dans le théâtre, elle interroge le spectateur sur le sens du théâtre, sur l'apparence illusoire de la réalité et sur l'illusion théâtral. Par un jeu de miroir et d'échos elle perd autant le spectateur que les personnages.
Les comédiens passent-ils réellement une audition? Marielle, Audrey Dana et la secrétaire ne se jouent-ils pas du jeune acteur débutant incarné par Manu Payet? La secrétaire fait-elle réellement des avances à Manu Payet ou est-ce le fruit de son imagination? MarielLE incarne-t-il un comédien sur le retour qui attendri la secrétaire mais attend en vain un rôle ou est-ce un acteur expérimenté et respecté, privilégié à qui l'on cherche un rôle à sa mesure? Roger Dumas et son costume de diable bon marché joue-t-il le rôle du Diable ou d'un comédien raté qui a pété un plomb?

Sans doute comme Audrey Dana se plaît à le répéter durant ses interview, cette pièce parle-t-elle plus de la vie même que du théâtre. Dans un interview accordé à /www.culturecie.com/fr, alors que Manu Payet évoque son plaisir à dire ce texte:
"On est heureux de partager ce texte. C’est un texte qui parle de la condition du comédien…"
Audrey Dana ajoute
"Et de la condition de l’homme tout court. "
. Dans un autre interview donné à France 3 par les trois acteurs principaux, MarielLE confirme cette version en nous expliquant qu' "On passe tous notre temps à passer des auditions, l'audition n'est pas réservée aux cabotins, au bureau, les étudiants", Audrey Dana ajoutant que "Peut être la vie même est une audition".

Pas de réels éclaircissements ni de réponse,une succession de propos qui se veulent métaphysiques entrecoupés de moments digne d'une farce, le spectateur ne sait trop sur quel pied danser!

Une co-construction complexe qui aurai pu être simplifiée et un texte un peu pauvre

En quelques clics sur le net on se rend vite compte que la pièce est loin de faire l'unanimité: "Audition" mal perçue au Théâtre Edouard VII titre Theotra.com,Merci, on vous appellera! sur Trois coups.com ou encore L'Audition ratée de Jean-Claude Carrière sur LEFIGARO.fr.
Même si je ne suis pas sortie de la pièce furibonde ou avant la fin comme un groupe de spectateurs visiblement saturés d'ennuie qui s'est échappé discrètement, j'avoue ne pas être sortie de là complètement satisfaite. En outre pour être honnête si j'avais payé le prix fort pour cette pièce,je l'aurai eu mauvaise!
Je n'ai rien à reprocher aux acteurs, leur jeu est juste,leur texte su,Mariel et sa voix grave produit toujours son effet et Manu Payet malgré le fait qu'il débute sur les planches s'en tire plutôt pas mal.

le sujet est bien choisit même s'il n'a rien d'original par contre l'auteur ne nous a pas donné assez de clées pour le suivre, d'autant que tous les spectateurs n'ont pas la culture pour le décoder, croire qu'ils l'ont décodé ou avoir envie de le décoder!

Le texte a mon sens n'a pas été assez travaillé, la pièce assez construite, même si le spectateur fait partie de la pièce et doit fournir un effort qui pourrait être légitime, il ne peut mettre du sens sur des longueurs inutiles ou des manques. En outre si le mélange des genres peut être enrichissant pour une pièce, la vision des bas de la pin-up de secrétaire toutes les quinze minutes et le costume ridicule de la secrétaire incarnée par Kim font perdre de la crédibilité au côté métaphysique de la pièce. On en viendrait alors à se demander si l'on est pas en train de mettre du sens et des références sur du vide ou du sable...............

Je ne regrette néanmoins pas cette sortie théâtrale, rien que la présence de Marielle vaut le déplacement, j'ai pu découvrir un théâtre que je ne connaissais pas,si elle ne m'a pas vraiment emballé cette pièce m'a au moins fait réfléchir sur mon ressenti et surtout une échappée culturelle en amoureux qui nous fait délaisser nos obligations parentales pour un après-midi, ça ne se refuse pas!

samedi 13 mars 2010

Jeanne Cherhal: la rock'n roll attitude!


Avec un mois d'avance sur la date, Chéri m'a offert mon cadeau d'anniv'. Une fois notre Lisa confiée aux mains désormais expertes de sa tata récemment grand-mère,nous voilà partis. J'ignorai si ma sortie-cadeau consistait en une soirée resto, concert, spectacle......... ou moments lubriques dans une chambre d'hôtel et c'est aveuglément que je suivi mon homme. Voyant que nous avions déjà dépassé les stations de métros voisines et que mon Olivier en homme prévoyant ne me sortai toujours pas de ticket pour un éventuel bus, je conclue à un resto dans le quartier.

Nous avancions donc vers ce que j'imaginai une soirée resto quand je vis le nom de "Jeanne Cherhal" s'étaler au fronton du Bataclan. Là pendant quelques secondes je fut prise entre "J'adooooore Jeanne Cherhal,c'est là que nous allons, trop bien la surprise!!" et "Oh non, Il m'aurait plutôt offert la place et proposé d'y aller avec une amie pour s'éviter une soirée chiante!"(ça pourrai être pire, je pourrai être fan de Biolay ou Delerme fils!). Le fait qu'Olivier continue son chemin et que nous ayons désormais dépassé le Bataclan sembla me faire pencher pour la seconde version mais il s'arrêta soudainement et nous avons alors rebroussé chemin vers la fameuse salle!

Pourtant arrivés en avance, ne trouvant plus de place assise, nous nous rabattons devant la fosse près de l'escalier,contre la balustrade. Là j'ai découvert une face beaucoup plus rock de la chanteuse. Son tour de chant fit des allers-retours entre son nouvel album "Charade" sortie dans les bacs la veille et "Douze fois par an" et "l'eau".

Dans son nouvel album on retrouve le même soin apporté à la qualité de l'écriture, la même acidité, la même modernité dans la façon de traiter des sujets féminins mais une énergie nouvelle apparait dans "Charade". Le ton, la musique y est beaucoup plus rock, la voix plus affirmée,les chansons plus rythmées.


Olivier qui s'attendait à un duo voix-piano légèrement soporifique a lui même été agréablement surpris! Nous avons eu droit à un véritable show,Jeanne occupait très bien l'espace scénique avec un décor succint: cerceaux lumineux suspendus, dont un sur lequel elle se hissait parfois telle une acrobate. Il n'y a pas que la voix de la chanteuse qui paru là plus affirmée, tous son corps l'était! A peine vêtue, retirant très rapidemment ses santiags, elle semblait incarner chacune de ses chansons; dansant, se balançant, secouant les cheveux, se jetant sur le sol telle une pogotteuse. Une surprise pour ceux qui avait d'elle l'image de la chanteuse à tresses de la nouvelle chanson française. J'ai d'ailleurs surpris la conversation d'un couple bcbg sortant de la salle à la fin du concert, la jeune femme se disant "choquée" de l'attitude de la chanteuse, pensant retrouver là "la chanteuse aux cheveux longs avec la raie au milieu". Cheveux au carré, rouge à lèvres vif, mini-robe lamé or, pieds nus et finissant le spectacle en mini-short noir et soutien gorge, ce couple de spectateurs avaient de quoi être abasourdis par la prestation.

Quand aux paroles, toujours aussi soignées et efficaces, avec pour fil conducteur la difficultée de rencontrer sa moitié incarné par un système de charades qui revient tout le long du concert, ex: "mon premier fait mal l'amour mais il est brillant, mon second fait bien l'amour mais il est navrant, mon troisième me fait fuir quand il est trop proche, mon quatrième me fait rire mais il est trop moche, mon tout je le cherche en vain ici ou là-bas, je le traque mais je crains qu'il n'existe pas".
Même si parfois son corps se mue en une "cage dont elle seule a la clée", Jeanne Cherhal se donne entièrement dans un album qui est le fruit d'un an d'isolement en studio et d'une collaboration étroite et complice avec Yann Arnaud,réalisateur et ingénieur. On la retrouve ado dans "cinq ou six années": "âge imbécile,âge désespéré", dans une amitié pour le moins ambigue dans "en toute amitié", adulte se remémorant les hommes de sa vie dans "hommes perdus" ou les cruautés et vexations dont elle fut victime dans "qui me vengera".

les amateurs de Jeanne y retrouveront tant sur l'album que dans les concerts son humour, ses jeux sur et avec les mots, sa rigueur de la rime, ses coups de gueule et sa tendresse, "le feu et l'argile à la fois" mais avec plus de punch et de maturité. Pour les autres, une chanteuse à découvrir!un bon point aussi les zykos l'accompagnant lors du concerts:"la secte humaine", des pros qui ont aussi accompagné "little rabbit" ou Katherine.

Pour choper les dates de concerts, les paroles de chansons ou sa bio, cf site officiel:

http://www.jeannecherhal.net

Un seul bémol sa première partie qui fût interminable et loin d'avoir fait l'unanimité: paroles soporifiques et peu articulées, ingé son et lumière très mauvais.....

mercredi 3 mars 2010

Cold case



Une frêle silhouette vêtue éternellement de costumes sombres, une queue de cheval blonde de lycéenne,un prénom enfantin: Lilly Rush.Elle a vécu une enfance difficile auprès d'une mère instable et alcoolique,et un père qui a fuit.lilly recueille volontiers chats errants et éclopés.A la recherche de son père, elle finit par le retrouver lors de la saison six où on les voit fréquemment faire quelques parties d'échecs mais leurs rapports restent très conflictuels, Lilly n'ayant pas digéré l'abandon paternel durant sa tendre enfance et son père ayant refait sa vie et n'ayant pas parlé de Lilly à sa "nouvelle famille".

Lilly et son équipe: Scotty Valens, John Stillman, Nick Vera, Will Jeffries et Kat Miller mettent un point d'honneur à pouvoir rendre aux proches et aux familles de défunts la vérité sur leur disparition.

Chaque épisode nous plonge dans un univers particulier: pèriodes, milieu professionnel et tout y est: musique, mode vestimentaire, langage, c'est un véritable bond dans le passé.On peut passer tour à tour selon les épisodes d'une académie militaire des années 80, à un lycée difficile dans les années 70 ou encore pénétré dans la vie d'une "bonne mère de famille " des années 50.

J'affectionne particulièrement cette série, le fait que le personnage principal soit une femme y est sans doute pour quelque chose mais j'aime surtout découvrir la victime, ce qu'elle a vécu, la nature de son entourage, son milieu. On s'attache à elle et l'on se félicite que même trente ans après Lilly puisse envoyer le responsable en prison. Quand au clin d'oeil du défunt réapparaissant post-morten à Lilly à la fin de chaque épisode, c'est un moyen sympathique de montrer qu'il repose ainsi en paix et que la mission a été accomplie.

samedi 27 février 2010

Enfance des champs contre enfance des villes?

je viens d'achever la lecture de
l'enfant dans la ville
de Françoise Dolto, Mercure de France, Le petit mercure,1998

Résultant d'une conférence et d'un interview, dans cet ouvrage Françoise Dolto se penche sur les problématiques spécifiques à l'enfance vécue en ville.Ce sujet m'intéresse pour bien des raisons, je suis d'abord moi même le résultat d'une enfance passé en ville,(née d'un père venant de la campagne et d'une mère pur produit citadin), j'enseigne à des enfants (pour la plupart nés en ville) au sein d'une école parisienne et......je suis maman d'une petite fille née à Paris qui a priori vivra plus son enfance en ville qu'à la campagne!
Bien des raisons qui m'ont fait m'intéresser aux "troubles" spécifiquement citadins dont pourraient souffrir les enfants élevés loin des veaux,vaches,cochons..........en même temps, avec le salon de l'agriculture porte de Versailles!


Dolto commence tout un bla bla sur l'importance du langage, « C'est par le langage que l'enfant s'inscrit au monde », c'est en parlant à l'enfant, en lui expliquant son environnement qu'il arrivera à le décoder et à s'y insérer, à l'assimiler.Elle fustige l'utilisation exclusive en ville de l'automobile qui fausse la relation au monde extérieure de l'enfant, qui lui montre une vision insécurisante du milieu urbain. Pour elle, vouloir confiner l'enfant au sein du cercle familial, en le privant d'autonomie, sous prétexte de le soustraire du danger de la rue, ne le protège en rien mais le rend inapte à la vie en ville, un véritable phobique social. Je suis d'accord avec cela, et je sauterai même de l'automobile à la poussette. Combien de parents véhiculent-ils leurs enfants de 2,3,4 voir 5 ans d'un lieu à un autre en poussette!Sous prétexte d'aller plus vite comme si leur vie, voir l'avenir du monde dépendait à la minute de leur arrivée à la supérette du coin (ouverte jusqu'à 22h à Paris!), ou alors jugeant le chemin école/maison (rarement plus de 15mn à pieds vu les découpages des cartes scolaires par arrondissement) trop long! Quand j'emmène mes élèves en sortie je suis souvent effarée de constater qu'ils ne savent pas marcher, au bout de 10mn il y en a un qui a marché dans une crotte de chien, un autre qui s'est pris un poteau, un troisième qui manque de renverser une poubelle...Ils ne regardent pas où ils vont, ils semblent hermétiques visuellement à leur environnement, je suis parfois obligé de leur décrire le "décor": attention peau de banane ou crotte de chien, une voiture est garée sur le trottoir, nous allons devoir la contourner, faites attention à la dame avec la poussette....Je me demande comment ils se déplacent avec leurs parents , certains sont sans doute trimbalés de mains d'adultes en mains d'adultes sans langage posé sur ces déplacements et sur la manière de marcher en ville, d'autres donnent vraiment le sentiment de ne sortir jamais......Ils n'ont pas appris à voir leur monde.
Dolto conseille d'ailleurs ne laisser de l'autonomie à l'enfant même jeune, de le laisser apprivoiser la ville, de lui lâcher la main sur le trottoir, de progressivement le laisser faire des trajets seul......J'avoue avoir très fortement conscience de cela et dès que je le peux je lâche la main de Lisa sur le trottoir et là elle découvre émerveillée le léchage de vitrine derrière laquelle parfois se cache un chien, un gâteau ou pour son plus grand bonheur "du pain!". je ne sais pas si j'arriverai à la laisser chercher le pain à 6 ans seule sans trembler d'effroi mais j'espère que nous lui aurons donné avec son père à ce moment là assez d'autonomie , de confiance en elle et d'informations afin qu'elle puisse contourner les dangers de la rue et de ses rencontres. D'ici là je l'aurai sans doute bien abreuvée de "contes d'avertissement" cf post précédent.

Selon Dolto, vivre à la ville priverai les enfants des manipulations et du "faire" qui leur permettrai une véritable appréhension et compréhension du monde: « Dans les villes, à l'heure actuelles, les expériences sont presque toujours réduites à voir et entendre. On regarde la télévision, on regarde maman faire la cuisine, mais il y a très peu d'enfants à qui la maman laisse le couteau et les pommes de terre à éplucher, comme elle l'aurait fait autrefois. A présent tout est automatique, et l'enfant pourrait tout aussi bien être un dauphin. Pas besoin d'avoir des mains, étant donné la vie que nous menons dans les villes!N'oublions pas que ce qui fait l'intelligence de l'homme, c'est pour beaucoup celle de ses mains. Il faut donc donner à tout enfant la possibilité de tout manipuler et de verbaliser ses actes. (…....)Le dire doit être clairement distingué du faire. ». Je suis d'accord avec le fait que l'enfant doit participer à la vie de famille et ses tâches matérielles pour en faire partie intégrante et comprendre le monde (en plus ça m'arrange Lisa vide déjà le lave_linge à 18 mois alors à 3 elle est bonne pour la vaisselle!). Quand je fais un gâteau avec mes élèves je suis parfois sidérée qu'ils ne sachent même pas nommer des ustensiles ou des ingrédients simples, quand j'entends comme dernièrement devant une image d'une vache qu'on traie "elle fait pipi", quand je vois des élèves considérer comme presque magiques des portes du métros et rester figés devant elles au point que je sois obligé de les pousser dans le wagon pour qu'on ne rate pas la rame...... Ça m'interpelle, mais aujourd'hui ne trouverai-je pas ce genre d'attitudes ou de propos chez des élèves élevés à la campagne? Les milieux ruraux bénéficient autant de produits alimentaires finis provenant des super-marchés,combien de parents y font-t-ils eux-même la cuisine devant et avec leurs enfants? Avant certainementles enfants d'éleveurs participaient à la traites des vaches, aux soins des animaux,qu'en est-til aujourd'hui? Le nombre d'éleveurs et d'agriculteurs se réduisent comme peau de chagrin dans nos campagnes et avec la mécanisation qui déshumanise la traite et la scolarisation pour tous, combien d'enfants vivant en milieu rural côtoient véritablement le monde animal, végétal en l'observant, en ayant les connaissances pour l'appréhender comme l'avaient leurs ainés qui vivaient plus au rythmes des saisons qu'eux, qui recevaient un héritage de savoirs de leurs grands-parents. Alors, histoire de milieux rural/urbain ou histoire d'époques, de modes de vie, de places de l'enfant, de temps.......


Elle en fustige en tout cas la mère Dolto des comportements familiaux qu'elle attribue au milieu urbain: solitude imposée à l'enfant par des parents vampirisés par leur travail alors qu'à la campagne selon elle la présence d'animaux la contre balancerait, manque de sécurisation de l'environnement par manque de communication, logement exiguë qui brouille parfois les places des uns et des autres,scolarisation trop précoce d'enfants de moins de trois ans qu'on essaye de dresser à la propreté alors qu'ils ne sont pas prêts (d'après elle les conséquences seront désastreuses pour leurs confiances en eux, leurs rapports à l'adulte, à leur corps, à leur sexualité...). Elle va jusqu'à insinuer que certains comportements plus prégnant en milieu urbains fabriqueraient de la maladie mentale:Et quand on nous dit sur les écrans et à la radio que naît un enfant handicapé mental toutes les vingt minutes, c'est faux. Il naît toutes les vingt minutes un enfant dont la société va faire un handicapé social et mental, c'est tout à fait différent! 
Et ceci est spécifique des villes, mais n'existe pas dans cette proportion à la campagne, où la fréquentation des uns avec les autres et une connaissance du langage acquis et des moeurs habituelles du groupe permettent à l'enfant une meilleure insertion. ». Certes mon père m'a bien raconté l'intégration angélique d'enfants "attardés" qu'on scolarisait jusqu'à pas d'âge avec les "autres" et avec qui cela se passait bien (il y a plus de cinquante ans)mais pour combien de filles "simplettes" engrossées ou d'hommes "attardés" exploités dans les fermes, leur vie n'aurai certes pas été meilleure en ville mais de là à idéaliser la solidarité rurale.......

Je ne crois pas que mon enfance aurai été meilleure ou pire à la campagne ni celle de ma fille, j'aurai peut être fait plus d'équitation que de nages en piscine, plus de vélos que de métros, plus de pique-niques que de restos, vu plus d'animaux en vrai que dans les livres et encore........ En tous les cas je crois que ce qui importe c'est d'être bien dans le milieu où l'on est qu'il soit urbain ou rural, que les parents arment suffisamment leurs enfants pour qu'il puisse y vivre sans eux, et au besoin en changer si ils n'y sont pas heureux plus tard, sans être complètement déstabilisés. Ma fille sera-t-elle aussi manuelle qu'un enfant élevé à la campagne? Certainement plus qu'un enfant plaqué devant la télé par des parents agriculteurs débordés et déprimés par la crise et peut être moins que l'enfant d'un ébéniste ou un chef, d'un peintre partageant sa passion....

l'enfant ne choisit pas le milieu où il nait mais nous adultes dans une certaine mesure nous l'avons choisit alors à nous d'avertir nos enfants des travers et dangers de celui-ci mais surtout de lui faire découvrir ses beautés, ses intérêts, et leur faire découvrir l'existence d'autres univers qui seront peut être le leur un jour!

En n'oubliant pas comme nous le rappelle Dolto que nous sommes mains et langage!

le petit chaperon rouge

Etant enseignante en maternelle j'ai maintes et maintes fois lu et étudié divers contes traditionnels avec et pour mes élèves.Il y en a certains dont je me suis contenter de ne lire qu'une unique édition alors que pour d'autres ont bénéficié de multiples versions et éditions afin d'éveiller l'esprit d'analyse critique de mes élèves (si tenter qu'ils puissent en avoir ne serait-ce qu'un embryon à 4ans!)

Toujours est-il que le "petit chaperon rouge" fait parti de ceux auxquels je m'attache plus particulièrement, surement pour sa portée symbolique (et non parce que je n'ai refusé de porter tout autre couleur que le rouge jusqu'à mes huit ans.......quoique).

Maintenant maman d'une petite fille j'avoue prendre encore plus conscience de l'importance de ces "contes d'avertissement" que rien à mon avis n'a véritablement remplacé. Car il s'agissait bien là de prévenir les jeunes filles des dangers que pouvaient représenter la fréquentation d'inconnus, combien elles pouvaient être des proies sexuelles faciles, la moralité en fin de conte de Perrault est bien explicite:
"On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups
Ne sont pas de la même sorte ;
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux."

Le conte de Grimm ne l'est pas moins sauf que sa fin plus heureuse (puisque le petit chaperon rouge est sauvé par un chasseur des entrailles du loup en l'éventrant), laisse penser qu'un adulte bienveillant peut sauver les enfants des griffes du loup ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas. D'où l'intérêt de ne pas occulter la version de Perrault bien au contraire et de faire suivre ces lectures de discussions explicites avec les enfants sur les dangers d'accorder sa confiance à un inconnu.........

Les rayons des librairies et bibliothèques regorgent d'une multitudes d'albums de jeunesse autour de la thématique du petit chaperon rouge mais je ne saurai trop vous conseiller:


le petit chaperon rouge de Kveta Pakovka, une véritable oeuvre d'art (version de Grimm),




la version géométrique moderne de Rascal



le terrifiant, moderne album du photographe Srah Moon (fonctionne très bien avec de très jeunes enfants si l'adulte les guide dans l'analyse des photos)

Pour la première fois cette année j'ai décidé de présenté une version filmée du petit chaperon rouge et non pas un film d'animation mais un films d'acteurs: une adaptation qui met en vedette Craig T Nelson, Isabella Rossellini et Amelia Shankley,(1988).




Mes amis cinéphiles ne s'extasieront surement pas sur les qualités filmiques et encore moins sur le rendu du fantastique mais pour initier mes jeunes spectateur à l'analyse de l'image et du récit filmé, cela suffit amplement.L'intrusion du fantastique est intéressant et reste à voir comment mes jeunes élèves la percevront, la comparaison du film avec les versions de Perrault et Grimm ne sera pas inintéressante et plastiquement il y a des choses à faire: silhouettes noires sur fond gris du chaperon rouge, de la forêt et du loup, traitement des transformations du loup. Au niveau émotionnel, l'expressivité des personnages, leurs réactions, leurs caractéristiques gagneront à être analysés.

Voici pour ceux que cela intéresse, un petit comparatif du film et de la version originale du conte:

points communs

-personnages de la fillette/de la mère/de la grand-mère
-la grand-mère lui fabrique un chaperon rouge et la fillette est surnommé « le petit chaperon rouge »
-le petit chaperon rouge apporte bien un gâteau à sa grand-mère qu'elle pense malade
-le loup abuse de la naïveté du chaperon, arrive avant elle chez la grand-mère, le petit chaperon cueillant des fleurs
-dialogue entre le loup et le chaperon concernant ses dents,oreilles,jambes.....quasi-identique

spécificités du film:

-prénoms donnés aux personnages: Linet pour la fillette, lady Jane pour la mère et Bess pour la grand-mère
-le chaperon rouge donné par la grand-mère est magique
-présence de la magie: magie de la grand-mère qui guéri Allen Owen, qui fabrique le chaperon rouge, magie de la transformation du loup en humain
-histoire plus longue avec d'autres intrigues: usurpation du trône par Sir Godefroy,emprisonnement d'Allen Owen, tentatives de Sir Godefroy d'épouser Lady Jane qui n'est autre que sa belle-soeur.....
-on ne parle pas de galette mais de gâteau, pas de pot de beurre mais d'une bouteille de cidre (dans la version de Grimm on évoque une bouteille de vin)
-c'est le loup qui incite le chaperon à ceuillir des fleurs pour les offrir à sa grand-mère
-dans le film la grand-mère arrive à s'échapper en jetant de la soupe au visage du loup
-dans le film le chaperon est sauvé par son père qui ouvre le ventre du loup et l'en retire (plus proche de la version de Grimm où un chasseur fait de même)

Si vous connaissez d'autres versions filmées pertinentes ou de films d'animation à exploiter auprès de jeunes enfants...........n'hésitez pas à m'en faire part!