mercredi 1 avril 2009

Deux ans déjà!

Je t’ai quitté il y a plus de deux ans et tu me manques encore un peu. J’ai gardé de toi quelques souvenirs sensuels. Je me souviens combien mon désir te faisait te tendre vers moi. Mes doigts se glissaient doucement vers toi et t’enserraient. D’un geste expert j’allumais l’instrument de mon plaisir dont l’extrémité se mettait à luire. Ma bouche avide s’en emparait alors pour en aspirer goulûment la substance offerte qui se frayait un chemin au fond de ma gorge. J’en ai avalé…………….de la fumée durant 17 ans, j’en ai remplis des cendriers ! Je t’ai prise en bouche plus de 25 fois par jour.

Tu as été la compagne fidèle de mes jours et de mes nuits. Tu m’as donné de la contenance lors de mes soirées d’adolescentes, quand collégienne puis lycéenne j’attendais mon bus avec mes copines en parlant des garçons qui étaient vraiment trop ………..ou vraiment pas assez ! Tu as accompagné ma vie d’étudiante, les pauses clopes entre deux cours dans les couloirs de la Sorbonne qui ne t’avait pas encore fermé les portes. J’en ai vidé des paquets dans les cafés de la place Saint-Michel qui accueillaient mes lectures, dans le cendrier près de l’ordinateur qui absorbait et conservait pas à pas mes pensées qui allaient s’imbriquer pour construire mon mémoire. Tu étais là encore lors de mes débuts d’enseignante, cigarettes consommées à la sauvette fuyant le regard déjà culpabilisateur de mes petits élèves. Tes bouffées de fumée ont jalonnées mes errances de jeunes célibataire de soirées tv à pseudo-histoires d’amour en passant par les interminables soirées entre copains où l’on refait le monde.

Lorsque j’ai rencontré mon amoureux tu faisais encore partie de ma vie. Il n’a pas essayé de te faire partir, il m’a accepté moi et mon statut de fumeuse. Tu t’es imposé à lui alors que lui-même avait arrêté de fumer depuis plusieurs années. Tu lui en a fait voir pourtant rendant âpres mes baisers, envahissant la table de nuit de tes mégots , enfumant notre petit espace.
Puis peu à peu je me suis dis qu’il fallait que je te quitte mais pas juste pour quelques mois comme je l’avais déjà précédemment fait. Il fallait que tu sortes définitivement de ma vie toi et l’odeur de cendrier froid qui empestait l’appartement, toi et tes dépôts de goudron et de nicotine dans mes poumons et sur ma peau. Il fallait prendre une décision d’adulte, quitter ta béquille perfide et te jeter à la poubelle. Il fallait que je t’écrase et que je n’y revienne plus.Le cancer et les diverses maladies pulmonaires qui me pendaient au nez commençaient à me faire flipper. Tes consoeurs m’avaient enlevé prématurément ma marraine et je ne voulais pas que tu amputes ma vie. Non seulement tu hypothéquais ma santé mais également mon compte en banque Salope qui m’a coûté près de 200 euros par mois !

Aujourd’hui mes murs sont repeints et ne jauniront plus sous tes nuées toxiques, mon amoureux peut apprécier le goût de mes baisers et tu ne me gâches plus la saveur de mes aliments.
Bien sûr tu me fais encore de l’œil parfois tel un ex-copain qui aurait du mal à faire le deuil d’une histoire passée. Tu me guettes au bout des doigts d’un ami, aux bords des lèvres d’un passant ou te consumant dans le cendrier d’un café. J’espère que ma raison aura toujours le dessus et que je saurais résister à tes avances aguicheuses tentatrice perfide et morbide !

3 commentaires:

  1. Le trou normand1 avril 2009 à 20:56

    Cathy, voilà pourquoi je t'adore depuis toujours et je ne cesserai de t'adorer, personne ne me fait autant rire que toi!!!!
    Ta vieille vache normande.

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  2. Moi ça fait 3 mois et quelques jours que j'ai planté le dernier clou du cercueil dans mes poumons. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas fumé. J'en rêve encore parfois et lorsque je me réveille je suis soulagé de ne pas avoir repris. Sans ces rêves, ce serait comme si je n'avais jamais fumé.
    J'ai arrêter plusieurs fois, à chaque fois c'est la même chose, je me détache de cette mauvaise habitude avec une facilité un peu étrange. Sans patch, sans substitues, juste avec un peu de volonté. Mais c'est aussi mon danger, car à chaque fois j'ai repris en pensant que je n'étais pas un accro et qu'il était facile pour moi d'arrêter...

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  3. je tente une énième fois de poster un message!
    J'espère que tu n'as pas repris Vass, c'est vraiment une saloperie qui mérite pas notre peau et quand je regarde ma fille aujourd'hui cela me dissuade de reprendre, je n'aimerai pas qu'elle vive dans un endroit enfumé, qu'elle elmpeste la cigarette comme certains de mes élèves de 4 ans et c'est une raison de plus pour eviter un risque d'écourter ma vie!

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