mercredi 1 avril 2009

Persécutée par quelques craies grasses et un oreiller !

Le combat se déroula en deux rounds avant que je ne perde par ko !

La première fois j’y allais confiante. Le temps maussade ne me permettait pas de me passer de lui. Il m’accueillait chaleureusement, s’ouvrant à moi dans toute sa rondeur. J’y déversais comme à l’accoutumée mon linge humide, propre, embaumant l’assouplissant. Je lui confiais ainsi quelques éléments précieux et intimes de ma vie : un jean, des hauts qui datent un peut mais auxquels je tiens, de la lingerie, les dessous de mon amoureux, ses chemises de boulot………….

Une fois mon obole versée à la centrale, la machine démarre. Mon regard se fixe alors de manière hypnotique sur la valse tourbillonnante de mon linge derrière le hublot. Les tissus s’allègent progressivement du poids de l’eau, se gonflent comme des voiles et mêlent leurs couleurs.
La sonnerie de mon portable retentit : c’est M qui me raconte les dernières trouvailles de son fils ado qui lui met la tête à l’envers. De quoi m’occuper amplement durant le temps de séchage ! 20 minutes compatissantes plus tard mon linge était sec. D’un coup d’épaule je coince mon portable contre l’oreille afin de continuer ma conversation. J’ouvre le hublot, l’haleine brûlante de la machine souffle sur mon visage et me fait reculer d’un pas. Le tambour chaud vibre encore tel un cœur battant qui ralentit sa course de vie. Mes mains se tendent vers lui afin de récupérer mon bien sec et tiède.
J’attrape les vêtements à tâtons puis les glissent machinalement dans le sac prévu à cet effet quand quelque chose attire mon attention et me fait brusquement couper court à ma conversation. P ----- de M---- ! Cette maudite machine a profité de mon inattention dû à mon coup de fil pour faire entrer un troll par le hublot et il a crayonné toutes les fringues !

Pas un vêtement qui n’ait été couvert de jaune, de vert et de rouge : « NON mais c’est quoi ça ? » Je ramasse mon linge honteusement et furieusement en découvrant les chemises blanches de boulot de mon homme complètement bariolées ! Je trouve alors, me narguant au fond du tambour……………les trois craies grasses que N avait dérobées dans sa classe et que je lui avais confisqués pendant la récréation ! Oups ! Je crois que j’ai oublié de vider mes poches !

La seconde fois, étant bien entendu que l’on ne m’y reprendrai plus, j’avais bien pris soin d’ôter mouchoirs, crayons et autres pièces de monnaie de mes poches.
Face à l’engin, les yeux dans le hublot je le tançais de mon regard qui tue. D’une main de maître je lui faisais ouvrir sa porte . Avant d’y glisser serviette de toilette, vêtement et oreiller, mes yeux et mes mains y fouillent l’intérieur afin d’en retirer tout objet intrus susceptible d’endommager mon bien. Rien, nul crayons, nulle craie, pas même une tite bouloche ! Rassurée j’y introduis mes linges humides. Et recommence alors le ballet familier, l’oreiller s’y déploie dans un duo insolite avec mes chaussettes . Au bout de dix minutes de cette chorégraphie se déroulant sans heurt je décide de faire confiance à la machine et m’en vais faire une brève course.
Heuuuuuuuuu en fait j’aurai pas dû ! A mon retour plus de ballet léger de voiles entremêlés ………………………………..mais une avalanche de boules de mousse !! La fermeture de la taie s’était déchirée et avait répandu son contenu qui gonflé par cette satanée machine en emplissait intégralement le ventre. Evidement lorsque j’ouvris le hublot, le séchoir m’y cracha à la face une partie de son contenu et voilà mon blouson et le sol de la laverie recouvert de flocons synthétiques ! Un grand moment de solitude ……... 20 minutes pour enlever ce que j’ai pu de la machine et de ce qui jonchait le sol et je m’esquivais sans demander mon reste en fuyant le regard culpabilisant de mon confrère de laverie.
« Chéri, cette fois-ci ta chemise de boulot est revenue aussi blanche que je l’y ai amené ……..par contre, comment dire, mon oreiller s’y est attaché ! » Il lui arrive jamais rien à lui quand il y va à la laverie, c’est pas juste !

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